Les infirmières cliniciennes devraient être en première ligne dans la détection des démences, en particulier chez les femmes. Pourtant les professionnels de santé n'évaluent pas régulièrement la santé cognitive de leurs patients et « sont en manque » d'outils d'évaluation normalisés et reconnus pour effectuer ces évaluations critiques relève ce rapport de l’Association WomenAgainstAlzheimer et de l'Association américaine infirmière, la National Association of Nurse Practitioners in Women's Health. Ainsi environ 30% des infirmières cliniciennes spécialisées ici en santé de la Femme ne prennent pas en compte les troubles de la mémoire de leurs patientes, et seulement 18% d’entre elles abordent parfois le problème lors de leurs consultations. 68% des patients voient ainsi leur déficience cognitive progresser, sans surveillance particulière.
Il y a 2 conséquences à ces données, un appel à la profession à surveiller la santé cognitive de leurs patients plus âgés et notamment de leurs patientes : « brain's Health is Women's Health » titre le rapport, insistant ainsi tout particulièrement sur l'importance du maintien cognitif chez les femmes qui vont, en moyenne, vivre plus longtemps. La seconde implication est le manque cruel d'outils simples permettant aux infirmières de soins primaires d'évaluer les capacités cognitives de leurs patients et de diagnostiquer une déficience ou un déclin cognitif. Un point important quand on connaît les conséquences de ce déclin, perte de mémoire, d'équilibre, chutes, fractures, perte d'autonomie et dépendance…
Ces résultats soulèvent la nécessité d'une formation améliorée des infirmières et de l'adoption de meilleurs outils et protocoles qui facilitent l'évaluation de la santé cérébrale lors des visites de routine, ce qui contribuerait au diagnostic précoce de la maladie d'Alzheimer et des démences connexes. Aujourd'hui, ce diagnostic tombe trop tard, lorsque les patients et leurs familles sont déjà en crise.
Le manque de communication sur la mémoire et la santé cérébrale avec le patient le prive bien évidemment d'interventions cognitives précoces mais limite aussi le nombre de participants aux essais cliniques portant sur la prise en charge de la maladie d'Alzheimer. Seules 5% des infirmières américaines orientent ainsi leurs patients vers les essais cliniques.
Alzheimer, une maladie qui fait toujours peur aux patients mais aussi aux praticiens : sans formation suffisante des professionnels et sans éducation des familles et des aidants, sans un dépistage et un diagnostic précoces, « nous continuerons à laisser les familles en crise et à ralentir le processus de guérison », écrivent les auteurs. « Nous avons besoin de participation des patients aux essais cliniques et la sensibilisation des infirmiers et des médecins aux protocoles d'évaluation de la santé cognitive permettra aussi d'y parvenir ».
Bref, si les cliniciens discutent et évaluent régulièrement la santé cognitive, au même titre que la santé physique, de nombreuses patientes pourraient bénéficier d'un diagnostic et d'un plan de soins précoces.
Brain Health is Women's Health
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