Cette étude de l’Ohio State montre une réduction spectaculaire et possible du stress, chez les infirmières en soins intensifs, grâce à quelques techniques de relaxation. Un appel à mettre en œuvre ces exercices de méditation en pleine conscience, dans cet environnement de travail ultra-stressant, pour réduire non seulement le stress mais aussi le risque d'épuisement professionnel ou burn out. Conclusions dans le Journal of Occupational and Environmental Medicine.
Différentes études estiment à 7% la prévalence du burn-out, à 13,5 % la prévalence d'un risque élevé, chez les personnels infirmiers, en raison du stress au travail. Une étude récente, publiée dans le Journal of Workplace Behavioral Health, a déjà suggéré les bénéfices d'un programme basé sur la méditation en pleine conscience pour réduire ce stress. Les chercheurs de l'Université d'Ohio State montrent ici qu'une formation pour mieux gérer les situations à forte pression peut réduire considérablement les niveaux de stress et le risque d'épuisement professionnel.
L'étude a regardé les effets d'une formation sur le lieu de travail, aux techniques de relaxation, basée sur la méditation en pleine conscience, menée durant 8 semaines, sur les niveaux de stress de personnels infirmiers d'une unité de soins intensifs chirurgicaux. Le programme basé sur la pleine conscience incluait la méditation en pleine conscience, du stretching, yoga, et l'écoute de musique « relaxante ». L'analyse montre,
· – qu'entre le début et la fin de l'étude, le niveau de stress au travail n'a pas changé (estimé à 7,15 sur une échelle de 1 à 10, mais la réaction au stress du groupe d'intervention a changé :
· – des niveaux de salivaire d'amylase, un marqueur de l'activation sympathique du système nerveux (ou réaction de lutte ou de fuite) réduits de façon significative, soit -40%, dans le groupe d'intervention vs aucun changement pour le groupe témoin,
· – une réduction des composantes psychologiques du stress et de l'épuisement professionnel mesurées par questionnaires d'auto-évaluation bien établis.
Maryanna Klatt, professeur agrégé de clinique au département de médecine familiale de l'Ohio State mais aussi professeur de yoga, rappelle que des niveaux accrus de d'alpha-amylase sont associés au stress chronique et à la réponse au stress. Or, si l'environnement de travail a peu de chance de changer et ira probablement vers plus de tension, ce qu'il faut parvenir à changer c'est bien la réaction des personnels en soins infirmiers face à ces contraintes.
Journal of Occupational & Environmental Medicine April 2015 doi: 10.1097/JOM.0000000000000371
A Small Randomized Pilot Study of a Workplace Mindfulness-Based Intervention for Surgical Intensive Care Unit Personnel: Effects on Salivary α-Amylase Levels (Visuel et vidéo@ The Ohio State University Wexner Medical Center)
Lire aussi: STRESS de l'Infirmier(e): La méditation en pleine conscience a ses bénéfices, aussi-