Les chercheurs appellent cela « Le phénomène de la main sale dans le gant en latex ». Car selon cette étude, l’une des plus importantes sur le port des gants à l’hôpital, les soignants qui portent des gants tout en traitant les patients sont bien moins susceptibles de se laver les mains avant et après le contact avec le patient. Dans ce cas, le protocole de lavage des mains ne serait respecté que dans 41% des contacts patients. Selon les auteurs, qui publient leurs conclusions dans l’édition de décembre d’Infection Control and Hospital Epidemiology, la revue de la Society for Healthcare Epidemiology of America, cet échec de l'hygiène des mains pourrait contribuer à la propagation des infections nosocomiales.
Certes, le port des gants est approprié pour les situations avec contact avec les fluides corporels ou pour des soins à des patients à risque infectieux. Toutefois, l'utilisation de gants ne doit pas être considérée comme un substitut à l'hygiène des mains avec un lavage impératif avant et après le soin. Bien que les gants puissent réduire le nombre de germes transmis par la main du soignant, les germes peuvent parfois passer à travers le latex. Par ailleurs, les auteurs rappellent que les mains peuvent aussi être contaminées lorsque les gants sont retirés après un contact avec des fluides corporels.
Ces chercheurs, dirigés par le Dr Sheldon Stone du Royal Free Hospital NHS Trust, ont suivi plus de 7.000 contacts patients en soins intensifs et 56 soins intensifs de patients âgés dans 15 hôpitaux Royaume-Uni. C'est l'une des études les plus larges jamais réalisées sur l'impact du port des gants sur l'hygiène des mains.
Globalement, l'étude conclut à une hygiène « décevante/ disappointingly low », précisément respectée (en général) dans seulement 47,7% des contacts patients. Le respect du protocole de lavage des mains n'est plus respecté que dans 41% des cas, en cas de port de gants.
Le phénomène de la main sale dans le gant en latex: « La probabilité de lavage des mains, avant ou après contact avec le patient, s'avère sensiblement plus faible avec le port des gants», conclut le Dr Sheldon Stone, auteur principal de l'étude. « Nous appelons cela le phénomène de la« main sale dans le gant en latex ». Bien que très troublants, ces résultats révèlent également une opportunité pour réduire les infections nosocomiales en optimisant encore l'hygiène des mains à l'hôpital.
Les auteurs suggèrent une étude plus approfondie sur les raisons de ce comportement, manque de temps, sentiment d'hygiène avec les gants ?
Source: Infection Control and Hospital Epidemiology 32:12 (December 2011) « The Dirty Hand in the Latex Glove: A Study of Hand-Hygiene Compliance When Gloves Are Worn. »
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