Pour 65% des patients touchés par une douleur cervicale, lombaire ou thoracique, la douleur s’installe, sous-évaluée et insuffisamment prise en charge. Selon l’International Association for the Study of Pain (IASP) des dizaines de millions d’Européens souffrent alors de douleur chronique. En lançant la Semaine européenne contre la douleur (EWAP), l'IASP ® veut faire reconnaître la douleur chronique comme l'un des troubles les plus invalidants de notre civilisation. En particulier cette année, la Semaine contre la douleur sensibilise sur l’importance de reconnaître, détecter et traiter le mal de dos.
95% des maux de dos sont considérés comme des troubles « non-spécifiques » ou sous-estimés par les professionnels de la santé, avec des conséquences graves pour des dizaines de millions d'Européens. Pour l'IASP il est urgent d'adopter une nouvelle classification et d'intensifier les recherches sur les thérapies personnalisées pour les nombreux types de douleur chronique au dos. 35 pays couverts par l'EFIC se mobilisent donc cette semaine pour informer sur le diagnostic et le traitement des douleurs chroniques au dos.
Une incidence à vie de 70% pour les douleurs lombaires: Environ un cinquième de la population européenne souffre de différents syndromes de douleur chronique, 63% de douleurs chroniques au dos et 60 à 90% des Européens souffriront de telles douleurs chroniques au dos au moins une fois dans leur vie, soit une incidence annuelle de 5%. La prévalence à vie est de 30 à 50% pour les douleurs cervicales, 16 à 20% pour les douleurs thoraciques et plus de 70% pour les douleurs lombaires.
Chaque épisode supplémentaire de douleur dorsale augmente sa probabilité de devenir chronique, un point sous-estimé ou ignoré par de nombreux professionnels de santé, souligne l'IASP et par la recherche médicale. Ainsi, 80% des patients en congé de maladie pour douleurs dorsales sont de retour à leur travail sous quelques semaines. Il est donc supposé à tort, même par des professionnels de santé, qu'ils ont récupéré. Mais pour plus de la moitié d'entre eux, soit environ 65%, la douleur n'a pas disparu, elle devient chronique. « Le mal de dos » persiste alors chez presque la moitié de tous les patients durant plus de cinq ans.
«L'absence de subdivisions terminologiques a conduit à un déficit de recherche et de connaissances pour les maux de dos « non spécifiques » et à des options thérapeutiques inappropriées pour la gérer», résume le professeur van Kleef, directeur du département anesthésie et médecine de la douleur de l'Université de Maastricht. « Nous avons un besoin urgent de formuler des critères diagnostiques fiables pour chacun de types de douleurs.
L'évaluation, la première étape d'une gestion appropriée de la douleur: Une recherche publiée le 10 octobre 20111, pour marquer cette Semaine européenne contre la douleur, menée sur 1.309 médecins européens de 13 pays (Belgique, Danemark, Irlande, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal, Espagne, Suède et Royaume-Uni), révèle que plus de la moitié (52%) d'entre eux n'utilise pas d'échelle d'évaluation pour mesurer les niveaux de douleur chez les patients. 84% des médecins généralistes s'accordent sur la difficulté de prise en charge de la douleur chronique non cancéreuse et 81% sur sa sous-évaluation en particulier de son impact sur la qualité de vie.
Ainsi, 71% des patients rapportent que raconter leur douleur à leur médecin est le mode le plus courant pour le médecin d'évaluer leur douleur. Seuls 9% des patients souffrant de douleur chronique ont déjà subi une évaluation, sur une échelle de douleur « en règles ».
Source: EFIC (Europe against Pain), International Association for the Study of Pain (IASP)
Lire aussi: Un livre blanc contre la DOULEUR CHRONIQUE –