L'hygiène des mains est la mesure clé de prévention des infections nosocomiales, à l’hôpital mais aussi au cabinet médical et en centre de soins infirmiers et pourtant, on estime que seulement 7 % des personnels soignants se lavent correctement les mains avant et après les soins. Aux États-Unis et face à la hausse incontrôlée des infections nosocomiales et IAS, 5 sociétés savantes rappellent aujourd’hui les bonnes pratiques de lavage des mains afin de mieux garantir la sécurité des patients mais aussi des personnels dans les établissements de santé.
Cette recherche menée à Université de Syracuse apporte un nouveau bilan des effets dramatiques de la pandémie sur les professionnels de santé de première ligne. Ce « bilan mental » met en lumière la prévalence très élevée du syndrome stress post-traumatique (SSPT), un effet jusque-là moins documenté que l’épuisement professionnel. Ce rapport, proposé dans le Journal of Psychiatric Research précise qu’au-delà du diagnostic formel de SSPT chez ces personnels de santé, la prévalence des problèmes de santé mentale sera lourde et durable pour la profession.
La pandémie l’a déjà dramatisée, cette étude de modélisation, menée par l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) de l’Université de Washington, à partir des données de la Global Burden of Disease Study (2019) confirme la pénurie mondiale de professionnels de santé, et la menace dramatique d’insuffisance d'accès aux soins de santé, dans la plupart des régions du monde.
Ainsi, le « besoin » se chiffre à plus de 43 millions de professionnels de santé supplémentaires, nécessaires pour atteindre les objectifs de couverture sanitaire universelle dans le monde.
L’équipe d’hygiénistes et d’urgentistes du Virginia Hospital System a développé en partenariat Inova Health System, une organisation de santé à but non lucratif (Virginie), une blouse réutilisable qui facilite la chaîne d’approvisionnement, contribue à réduire le risque de pénurie d’EPI (équipements de protection individuelle) ainsi que leur impact environnemental. Ce nouveau dispositif de protection qui se veut « durable et convivial », présenté lors de la conférence annuelle de l’APIC (Association for Professionals in Infection Control and Epidemiology) illustre les efforts accomplis dans le domaine de la santé pour réduire l’impact environnemental de cette activité essentielle mais parfois polluante.
Des siestes régulières de 20 minutes au moins, dès que possible, pendant les quarts de nuit et pas plus de 3 quarts de nuit consécutifs, c’est ce recommandent aujourd’hui ces experts, aux médecins et aux infirmières appelés à travailler de nuit. Pour leur propre santé mais aussi pour la sécurité des patients. Des données issues d’une large revue de la littérature sur le sujet, présentées au Congrès Euroanaesthesia de la Société européenne d'anesthésiologie et de soins intensifs (ESAIC).
A l’hôpital, des microbes nocifs se développent sur les dispositifs médicaux implantés. Cette équipe de bioingénieurs de l’Université de Californie – Los Angeles (UCLA) propose une nouvelle méthode, pour appliquer un traitement de revêtement de surface aux dispositifs médicaux, susceptible d'améliorer leur sécurité. Cette méthode, sans antibiotiques, empêche les microbes d'adhérer aux dispositifs comme les cathéters et les stents et réduit ainsi considérablement le risque d’infection nosocomiale et d’IAS.
L’expertise infirmière est trop insuffisamment prise en compte pour faire progresser les soins de santé et cette initiative mérite d’être soulignée : il s’agit de l'étude CONCERN, menée au Centre médical Irving de l'Université Columbia, qui tire parti de l'expertise infirmière afin de développer des modèles prédictifs pour les patients. Alors que l'expertise des infirmières est riche d’indices sur la santé des patients, recueillis à partir de changements subtils de comportement et d'évaluation, ces données restent trop souvent inexploitées, sous réserve d’avoir été consignées dans les dossiers de santé électroniques des patients.
Si la pandémie de COVID-19 traverse en ces mois d’été une période d’accalmie, le contrecoup reste dur pour les professionnels de santé et, en particulier pour les personnels de santé des services des Urgences, souligne cette étude menée par une équipe française, du service de médecine d'urgence et de soins intensifs du CHU de Besançon. Les auteurs qui présentent leurs données dans l’European Journal of Emergency Medicine appellent à une réponse urgente des autorités sanitaires et des politiques.
Le CIF réunissant les principales organisations des différents diplômes de la profession infirmière, il parait important d'adresser une liste des principales revendications de la profession aux candidats des élections présidentielles, afin que la santé, mais aussi notre profession, soit un des thèmes de débats lors des élections.
Lors de sa dernière réunion, le Collège Infirmier Français (CIF) a également décidé d’écrire aux présidents des groupes politiques de l’Assemblée Nationale et du Sénat, afin de faire entendre la voix des 750.000 professionnels infirmiers.
Cette étude menée par une équipe du College of Nursing, The Ohio State University sur l'association entre le bien-être des infirmières, la culture du bien-être au travail et la durée des quarts de travail, montre combien la pandémie de COVID-19 avec ses conditions de travail difficiles et le plus souvent de longues périodes de soins aux patients, a gravement affecté la santé physique et mentale des infirmières, en particulier des soignants travaillant en première ligne.